Sous un arbre en fin de journée

Actualité du 26/07/2021

Tout commence par des échanges de politesse devant le 11 théâtre. Puis un homme souriant et affable nous conduit du boulevard Raspail vers l’entrée du lycée Mistral, rue d’Ananelle. Dans la cour de l’établissement, chacun s’assoit sous un tilleul. A cet instant le guide redevient le tribun découvert en 2018 dans La France contre les robots.

Après Georges Bernanos, Jean-Baptiste Sastre s’empare de Charles Péguy (1873-1914). Plus précisément il donne à entendre Notre jeunesse. Dans cet essai, publié en 1910, l’écrivain salue la probité de Bernard Lazare, premier avocat du capitaine Dreyfus et justifie à nouveau son engagement en faveur de l’officier condamné. A cette occasion Péguy dresse un état des lieux d'une nation à la lisière d'une guerre mondiale.

L’orateur souligne la nuance entre les idées et les pensées, la mystique et la politique. Il met en garde contre les nouveaux enchanteurs, la prostitution électorale, l’ivrognerie nationaliste. Il stigmatise un monde marchand qui paraît prospérer contre la Culture…. Comme chez Bernanos, les phrases et les formules de Péguy résonnent fort. Sastre-Peguy célèbrent la fraternité qui inquiète face à l’égalité qui étourdit. Il réitèrent leur foi dans l’internationalisme s’il scelle le respect et la liberté entre les peuples.

Sans lumière, sans maquillage, en jean-baskets, Jean-Baptiste Sastre porte haut et clair cette parole terriblement intemporelle. A la tombée du jour, une lumière reste éclairée, cet été, sous un arbre au sein d’un temple de l’éducation publique.

Du 10 au 29 juillet, 19H45, 11 théâtre/Lycée Mistral. Relâche le 26.

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