Tragédies immersives

Actualité du 13/07/2021

Enfin la suite ! Présenté en 2019, Andy’s Gone opposait Régine, souveraine anéantie par la disparition de son fils Henry à  Allison, sa nièce-héritière. Sous la menace d’une catastrophe, le face à face rappelait le conflit entre Antigone et son oncle, Créon roi de Thèbes. Deux ans plus tard, Andy’s Gone devient un diptyque. Dans le second épisode le peuple est toujours assigné derrière les murailles de la cité. Pour calmer les impatiences Régine décide d’un grand divertissement emmené par Andy, chanteur adulé.

S’il continue à creuser les mythes primitifs, le texte de Marie-Claude Verdier convoque cette fois Œdipe et Jocaste. Julien Bouffier reste fidèle à ses options immersives. Chaque spectateur dispose d’un casque audio qui accentue l’intimité des dilemmes et met en évidence les nouveaux outils de pouvoir que constituent les divertissements planétaires et les réseaux de communication.

Andy’s gone se joue à la nuit tombée dans le cloître de la collégiale, en plein cœur de Villeneuve les Avignon. Dans cette enceinte qui renvoie aux murs qui se resserrent sur la ville et sa souveraine, le dispositif gagne en menaces. Vanessa Liautey, Manon Petitpretz, Enzo Oulion modulent leur timbre sur l'ambiance nocturne.

Par son écriture et sa mise en jeu Andy’s gone propose une approche originale des textes classiques, susceptible de séduire une génération connectée. Mais la démarche souligne encore que les luttes de pouvoirs et les inclinations sentimentales déclinées par Sophocle n’ont rien perdu de leur acuité.

Andy’s gone 1 : 20H

Andy’s gone 2 : 22H

Du 9 au 21 juillet. Cloître de la collégiale. Relâche le 15.

 

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