Diffusé sur les écrans en 1974, Parfum de femme fut, en France, le premier grand succès public du réalisateur Dino Risi. Le prince de la comédie dirigeait à nouveau son complice Vittorio Gassman dans un récit, pour l’occasion, plus proche du mélodrame que de la satire. Cinéphile avéré, Gérard Vantaggioli se base sur Il buio e il miele, roman de Giovanni Arpino (1969) à l’origine du film.
Aveugle depuis la guerre, le capitaine Fausto a développé d’autres facultés, notamment l’odorat qui lui permet de repérer l’odeur, le parfum, la présence d’une femme. La pièce suit un voyage effectué par l’officier et Ciccio son estafette. Il en ressort une double équipée initiatique. De Turin à Naples Ciccio découvre, souvent à ses dépends, une irascibilité, une goujaterie exacerbées par la cécité. Mais il devine peu à peu la douleur tapie derrière les caprices à répétition. Pour Fausto le voyage n’est qu’une quête de délivrance, guidée par une résolution inébranlable.
La proposition est portée par 4 acteurs, Vanessa Aiffe-Ceccaldi et Nicolas Gény endossent les brèves rencontres. L’une est la femme tour à tour protectrice, amoureuse, libératrice. L’autre campe un voyageur hautain et surtout ce prêtre lui aussi tourmenté par la désespérance. Hugo Valat se glisse dans Ciccio qui, d'étapes en étapes, se blinde à la vie. Main leste, verbe haut, toujours à fleur de peau, Jean-Marc Catella s'empare du rôle hanté par l’ombre immense de Gassman. Massif, tempétueux, en français, un peu en italien l’acteur donne le change.
A la scène, Parfum de femme est un périple inscrit dans l’humeur italienne pétrie d’emphases, de fanfaronnades, comme si la vie n’était qu’une plaisanterie. Même si on crie, on rit souvent pour ne pas pleurer.
Une représentation dimanche 17 octobre, 16H30, Théâtre du Chien qui fume.
Dans le cadre de la Semaine italienne.