En juillet les cinémas Utopia s’harmonisent avec le Festival d’Avignon. Comme chaque été, la gazette-programme accroit sa pagination. Plus de pages, plus de films, les salles art et essai de la Cité des papes arpentent à nouveau les Territoires Cinématographiques (du 10 au 23 juillet) où des artistes du Festival accompagnent un ou plusieurs films de leur choix.
Cette année, la section bénéficie de la présence de deux dramaturges-cinéastes. Metteure en scène de Iphigénie adapté par Tiago Rodriguez, Anne Thérond accompagne son film Ce qu’ils imaginent (2004), plongée dans le mental d’une mère (Marie Trintignant) en rupture de tout. Invité dans la Cour d’honneur du Palais des papes avec Le Moine noir, Kirill Serebrennikov bénéficie d’une rétrospective (4 titres entre 2016 et 2022). Le trublion russe présentera en personne sa (fulgurante) Fièvre de Petrov (2020) et en avant première La femme de Tchaïkovski, sélectionné lors du dernier Festival de Cannes.
Les Territoires cinématographiques poursuivent leur compagnonnage avec Amnesty International pour deux projections : Hacking Justice (2021), portrait de Julian Assange, fondateur des Wikileaks et Ils sont vivants de Jérémie Elkaïm (2021), retour à la vie d’une mère quadragénaire( Marina Foïs) engagée dans la défense des migrants.
Photographies: Ce qu'ils imaginent, La femme de Tchaïkovski.
Juillet à Utopia accueille la première (le 17 juillet) du film de Florine Clap : Robert Chave, comme il est beau l’homme quand il ose, portait de L’abbé Chave, proche de Jean Vilar, à l’origine des rencontres Foi et Culture et décédé en 2019. En lien avec la Maison Jean Vilar et son exposition Maria Casares-Gérard Philipe, Le dernier hiver du Cid, adaptation du livre homonyme de Jérôme Garcin, sera projeté le 26 juillet.
Séance exceptionnelle toujours le 17 juillet, Montaigne Shakespeare, mon père et moi, ultime seul en scène de Philippe Avron est désormais un film conçu par Jean-Gabriel Carasso qui répondra aux questions des spectateurs. Le 14 juillet, les Amis de l’Humanité, fidèles partenaires du cinéma, organisent une rencontre autour de Germaine Tillon par elle même, un rendez vous en lien avec Un opéra à Ravensbruk, comédie musicale écrite en déportation par l’ethnologue-résistante, dont une version est présentée cet été au Théâtre du Chien qui fume (10H30).
Photographies: Le dernier Hiver du Cid, Montaigne Shakespeare, mon père et moi.
A ces animations périphériques au Festival d’Avignon, Les salles Utopia restent en lien avec l’actualité cinématographique. A l’affiche et en provenance du récent Festival de Cannes : Decision to Leave (prix de la mise en scène pour Park Chan-wook), Les Nuits de Mashhad (prix d’interprétation féminine pour Zar Amir Abbasi), Peter Von Kant adaptation de Reiner Warner Fassbinder par François Ozon. Toujours à l'affiche le savoureux et caustique El buen patron, satire espagnole digne des meilleures comédie italiennes et Ennio de Guiseppe Tornatore sous l’objectif duquel le compositeur Ennio Morricone raconte sa vie et sa carrière. Fruit d’un travail de longue haleine, Ennio est un documentaire fleuve, gorgé de documents exceptionnels et de séquences d’anthologie, orchestrés par un musicien-inventeur hors du commun.
Le répertoire n’est pas oublié avec une rétrospective Pier Paolo Pasolini (1922-2022), le retour de Gene Kelly restauré-numérisé dans Chantons sous la pluie (1953), et Buster Keaton à la barre du Navigator (1924), en ciné concert à 18H, du 15 au 20 juillet. Selon la tradition les deux premières pages de la gazette mettent en avant Sous les Figues et Godland, un film tunisien, un film dano-islandais qui seront défendus, cet automne par les salles Utopia, attentives au présent, soucieuses de l’avenir, sans oublier le passé.
Photographies! Les nuits de Mashhad, Sous les figues.
Plus d'informations sur: http://www.cinemas-utopia.org/avignon/
Interview de Sophie Zamichië et Patrick Guivarc'h de l'équipe des cinémas Utopia.