Je suis Myriam Baldus, fille de Florelle, petite fille de Marcel et Tine Baldus. Ainsi se présente celle qui va nous guider dans Foz A Kaz La. Myriam est une Ti moun. Un jour tenant la main de sa mère, la petite fille quitta la Guadeloupe pour Rillieux-la-pâpe, près de Lyon. Poétesse-slameuse, Myriam entreprend de saluer le pays de l’enfant à travers le cahier de vie de son grand-père. Contremaître sur des plantations de canne à sucre, ce fils d’esclave amena son habitation jusqu’aux faubourgs Pointe à Pitre.
Cette odyssée de la case en taule au logement d’immeuble, recoupe l’évolution de la société guadeloupéenne, l’émergence d’une classe moyenne, du nomadisme à la sédentarisation. Aux textes de Myriam se greffent les documents, images, témoignages rassemblés par Myriam, Géraldine Benichou, réalisatrice-metteure en scène et Yannick Louis acteur, musicien, chanteur, traducteur.
Foz A Kaz La relève du documentaire interdisciplinaire. Le récit de Myriam s’étoffe d’images, de musique, de chants projetés, interprétés de par et d’autre d’un écran qui englobe le cadre de scène. Des ombres se distinguent derrière les images, des silhouettes émergent de l’écran. La magie s’extirpe du réel.
Non seulement le procédé assure la lisibilité d’une masse considérable d’informations mais il génère un spectacle en rythme et contraste. En rupture bienvenue avec les lourdeurs démonstratives, Foz a Kaz La déroule une élégie captivante de la culture populaire guadeloupéenne.
Foz A Kaz La, 16H50, jusqu'au 30 juillet, Chapelle du Verbe Incarné (relâche le mercredi).