Du ludique au dystopique

L’histoire débute par une rupture dans un Starbuck Café. Jessica rompt avec Brandon qu’il lui a enfin parlé. Reste à savoir pourquoi. La suite ne relève moins du soap opéra que d’une conférence musicale documentée.

Flanqué de Pierre Solot, pianiste-musicologue, Emmanuel De Candido retrace l’histoire des jeux vidéos, du Ping Pong basique, lancé au milieu des années 70, aux drones multifonctions de nos ères connectées.

De cette rétrospective il apparaît que la compétition sur écrans s’est rapidement focalisée sur les saccages et les carnages. Cette sauvagerie ludique contamine depuis l’appréhension du réel. Dans cette logique, les duettistes-conférenciers s’attardent sur le concept de guerre propre, selon lequel il est possible de détruire et massacrer, en toute sécurité.

Ainsi découvrons-nous les raisons de la rupture, liées à la profession de Brandon. Pourquoi Jessica a-t-elle quitté Brandon? renvoie à Good Kill. Réalisé en 2014, le film d’Andrew Nicoll suit la dérive psychique d’un ancien aviateur de chasse reconverti pilote de drones de l'US Air Force.

Amorcée dans un décalage décontracté, la communication gagne en gravité, au fur et à mesure que la tragédie s’immisce dans le virtuel. La mise en abîme de la société du spectacle et du tout divertissement se développe, méthodique et imparable. Pourvu qu’il ne soit pas trop tard.

Pourquoi Jessica a-t-elle tué Brandon: 17H35, Manufacture, jusqu’au 26 juillet.

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