Au delà de sa tessiture, l’accordéon possède des vertus esthétiques et sonores spécifiques via les reptations et les respirations de son soufflet. Les deux caractéristiques sont mises à contribution dans la pièce de Sophie Adam.
Wilfried réunit un homme cinglé d’un instrument à anche. Claquements de sabots, bêlements, ce serait un berger. A ses côtés, une femme, pantalon clair, tunique écarlate, l’enserre ou prend ses distances, telle un papillon ou une apparition. Les mouvements se règlent sur les inspirations et les expirations de l’accordéon. Puis vient la musique accompagnée de chants de bergers.
La chorégraphie associe les traditions alpestres avec des figures calquées, comme le suggèrent la ligne des vêtements et l’utilisation de petites percussions, sur les danses indiennes.
Entre ce solitaire tellurique et cette danseuse qui quadrille l’espace autour de lui, s’insinue une relation qui à la fois effrite et illustre la solitude, voire la sérénité des vastes espaces.
Le berger rêve, pourrait sous titrer Wilfried, attelage chorégraphique au charme insolite et gracieux.
Wilfried: 12H15, Théâtre Golovine, jusqu’au 30 juillet.