En dépit de son nom: Deraïdenz, traduisez charivari, n’ignore rien de la discipline et de l’organisation. Ces 12 dernier mois, en dépit de la pandémie, la compagnie avignonnaise a ouvert un Pôle Théâtre et Marionnettes sur l’île de la Barthelasse, peaufiné une nouvelle création et la reprise des Souffrances de Job pour le Festival d’Avignon.
Petite dernière de Deraïdenz, Biba Youv, désigne une sorcière qui, par amour, rêve de devenir chèvre. Ecrite par Charles Segard-Noircière, cette petite forme jeune public pour comédienne, marionnettes et sortilèges est interprétée par Lea Guillec. La comédienne-metteure en scène se glisse sous les oripeaux d'une harpie au cœur de choux fleur, prisonnière du temps et des sentiments.
La fable célèbre le libre arbitre et distord les stéréotypes féériques au profit de la fantasmagorie burlesque. Biba Youv combine les langages : théâtre, chant, magie…, au service d’un conte où les métamorphoses tarabiscotent l’innocence. Cette nouvelle création porte la griffe Deraïdenz acquise à un théâtre graphique, artisanal et poil à gratter.
En trente minutes, pas plus, pas moins
Byba Youv du 7 au 30 juillet 10H30, Théâtre Transversal Avignon. Relâche le13 et le 20.
Cela tient du fétiche, Les souffrances de Job fut présenté en 2016, au Théâtre des Carmes par un collectif de très jeunes acteurs emmenés par Léa Guillec. 6 ans plus tard, la pièce d’Hanokh Levin revient grâce à la compagnie Deraïdenz et …. Léa Guillec.
Les Souffrances de Job passent cet été du théâtre au chapiteau. Ce transfert dans l'urgence est consécutif aux nouvelles exigences du lieu coréalisateur qui, par la réduction du créneau de représentation, entraînait l’amputation d’une partie de la proposition. Caractéristiques de certaines pratiques et éthiques en vigueur dans le Off, ces vicissitudes seront surmontées par le transfert du spectacle vers l’ïlot Chapiteaux sur l’ïle de la Barthelasse.
75 costumes, 25 marionnettes, 6 interprètes (chaque soir interchangeables) virevoltent autour de la trentaine de protagonistes imaginés par le dramaturge israélien. D’inspiration biblique, le texte relate l’itinéraire d’un homme bon et généreux qui, l’espace d’une journée, perd tout, jusqu’à l’intégrité de son corps. La férocité sarcastique de Levin s’épanouit dans le monde iconoclaste de ces virtuoses du théâtre marionnettique. Par sa profondeur, son opulence formelle, Les souffrances de Job nourrissent une fable foudroyante sur le bouc émissaire, thème éternel s’il en est.
Léa Guillec revient sur ce spectacle emblématique et cette première incursion vers le jeune public..
Les souffrances de Job, Du 7 au 30 juillet 19H Îlot Chapiteaux île de la Barthelasse.
Renseignements et réservations: 06 18 78 39 98.
Plus de détails: compagniederaidenz@gmail.com
Photographies: Serge Gutwirth.