Un mort bien vivant

Le début de journée. Se réveiller sans pouvoir se lever. Passer dans l’au-delà en toute conscience, un sujet digne d’Edgar Poe. Pourtant ce n’est pas La Vérité sur le cas de Monsieur Waldemar mais La Mort d’Olivier Bécaille, nouvelle publiée en 1884 par Emile Zola, qui constitue la source de l’aquoiboniste.

Rien n’échappe à Olivier, à commencer par le chagrin de la douce Anaïs qui s’affaire pour ne pas sombrer. Olivier ne bouge plus mais tout s’agite autour de lui. Au plateau l’effervescence passe par la musique, les lumières, la mise en scène.

Jean-Benoît Patricot affectionne les passions indéfectibles, les points de vue ambivalents et les états empêchés. Créé en 2016, Darius associe quête de parfum et résilience. L’aquoiboniste traverse à nouveau des zones incertaines où s’enferrent les pensées. Conteur histoires, Jean-Benoît Patricot est un redoutable narrateur. Ainsi enveloppe-t-il thèmes et obsessions dans une construction dont l’apparente simplicité dissimule quelques de culs de sac et autres fausses routes.

Enfin Jean Benôit Patricot aime confier ses mécaniques ciselées à d'orfèvres interprètes. Immobile, tourmenté puis survolté Bertrand Skol donne corps au désarroi et la colère d’Olivier, prisonnier d’un entre deux à la fois si loin et terriblement quotidien.

L’aquoiboniste, 17H20, Episcène Théâtre, jusqu’au 30 juillet (relâche le lundi).

A l'affiche toujours à Avignon : Darius jusqu’au 30 juillet, 19H, Théâtre des 3 raisins (relâche le mardi).

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