On entre dans le théâtre comme dans une cour de collège. S’ensuivent des échanges scène-salle autour de l’humiliation, le harcèlement. De toute évidence un Clan sévit dans l’établissement. Mais souffre douleurs et boucs émissaires fondent Revanche, un groupe qui dans son nom puise sa vocation.
Dans les classes et les couloirs, s’insinuent alors un vent de révolte, porteur d’une atmosphère plus respirable, presque joyeuse. Mais de nouveaux nuages s’accumulent lorsque parmi les insurgés, certains versent dans un pragmatisme plus vengeur que revanchard.
Après les EPHAD dans Les Belles de nuit, Marie Provence se penche sur un nouveau lieu lié à un stade de l’existence. Signé Marjorie Fabre, Revanche relève de la tranche de vie et du conte initiatique sur l’action collective, la fin et les moyens. Une vraie fable politique.
Comme toujours chez la metteure en scène, pensées et émotions passent par l’engagement et le corps des acteurs. Dans une spirale d’éclats, de slams, de SMS et autres activités connectées, dont l'instantanéité est restituées au plateau dans une réjouissante invention, les (très) jeunes interprètes, épaulés pour l’occasion par un chorégraphe, ne se ménagent guère. Le rythme est vif, parfois musclé mais sans débordement complaisant.
Focalisée sur l'adolescence, la proposition ne laissent pas les adultes indifférents. Peut être parce que tout au long de l’histoire, les parents sont hors champ.., voire absents.
Revanche : 14H15, Théâtre du Balcon, jusqu’au 30 juillet (relâche le mardi).