C’est une femme assise qui parle de l’homme avec lequel elle partage sa vie. Elle aime tout chez lui, c’est ce qu’elle nous expose au fil d’une confession, à la fois méthodique et à perdre haleine.
Le silence précédant l’apparition d’une silhouette qui se glisse dans un large fauteuil, suggèrent le cabinet d’un analyste. J’aime sa liberté, sera sa première phrase. Pourtant, au fil du ressassement extatique, s’immisce une sensation d’éblouissement jusqu’à l’aveuglement, d’attachement jusqu’à la dépendance, qui amène à s’interroger : Et si un ogre se dissimulait derrière cet être adulé, jusqu’à l’envoûtement ?
A chacun sa vérité.
Laure Werckmann adapte, met en scène et interprète le roman que lui a confié Nane de Beauregard. Les lumières (ampoules à faible intensité), les matières (poudre de riz) redessinent, éclaboussent cette adoratrice lovée dans l’obscurité. Illumination, transfiguration révèlent une femme aimante, seule dans le noir.
Dans J’aime ça parle dans le fauteuil et ça remue au plus profond sur les sièges, tout au long de cette mise à nue(e) émotionnelle qui vous hisse au plus haut, vous projette vers l’autre, sans vous départir d’une profonde solitude.
Un manifeste d’amour tout simplement.
Du 7 au 26 juillet 19H35, Artéphile Théâtre, (Relâche le 20 juillet).
Réservations:https://artephile.com/
Photographies: Adrien Berthet.