Perec jazzy en fin d’après-midi

Actualité du 16/01/2025

 

A l’AJMI (Association pour le Jazz et la Musique Improvisée), l’année s’ouvre au rythme des Tea-Jazz. Le dimanche en janvier, les concerts du soir cèdent la place à des fins d’après midi musicales, accompagnées de boissons chaudes et de gourmandises (à la discrétion des auditeurs).

Tradition dans la tradition, depuis quelques éditions, un concert-lecture se glisse parmi les solo musicaux. Suite à Cécile Coulomb dans Les Ronces, Alain Damasio et ses Hauts-parleurs, John Steinbeck indissociable des Raisins de la colère, la Compagnie Mâaloum, vouée à la lecture musicale et au goût de lire, revient cette année, flanquée de Georges Perec (1936-1982).

Contrainte et liberté définissent les deux axes de tout système esthétique, écrit-il dans La chose, essai non terminé, sur le free jazz et la libre improvisation. Romancier, poète, cruciverbiste, scénariste, dramaturge, figure tutélaire de l’Ouvroir de Littérature Potentielle (OULIPO), Perec mérite toute sa place dans un Tea-Jazz.

La Guerre d’Algérie hante Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?. Un certain Kara, dont le patronyme évolue tout au long du récit, est déclaré bon pour le service militaire. Les copains d’un certain Henri Pollack, par ailleurs maréchal des logis, s’échignent à lui épargner plusieurs mois dans les Aurès où l’armée française traque les rebelles du FLN.

Publié en 1966, soit quatre ans après la fin du conflit, ce court roman constitue un hommage-pastiche à l’écriture baroque de Frédéric Dard-San Antonio (1921-2000). A cet effet, Perec décline son pacifisme en une série d’épisodes burlesques, consignés dans une verve truculente et un vocabulaire hautement imagé.

Régulièrement monté au théâtre, Quel Petit Vélo... est, pour l’occasion, adapté et mis en lecture par Julie Minck. Aux côtés de l’acteur-lecteur Maxime Legall, Raphaël André actionne son trombone, instrument tutélaire des formations de jazz et des fanfares militaires. A la batterie, Bruno Bertrand syncope les exactions de ces branquignols, résolus à venir en aide à leur infortuné protégé, pour le meilleur et pour le pire. Contre le malheur et pour le rire.

Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? : dimanche 19 janvier, 17H, La Manutention Avignon.

Prochain et dernier Tea-Jazz : Refuge, solo par Alexandra Grimal, saxophone ténor et chant : dimanche 26 janvier 17H.

Auparavant : Les folles journées du piano en Avignon : mercredi 29 janvier, 19H. Entrée libre.

Réservations :  https://www.ajmi.fr/

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