A la Garance on réenchante le présent.

Réenchanter le présent, Didier Le Corre baptise ainsi cette saison d’anniversaire et de passation. Après 8 ans de mandat, il quitte ses fonctions. Dès le 1er janvier, il sera remplacé par Chloé Tournier. Mais l’actuel directeur signe seul la programmation 2021-2022. 11 créations, 12 propositions jeune public, 7 tournées nomades jalonnent une affiche pléthorique constituée de 36 spectacles dont 15 reprogrammés, suite à 17 mois de fermeture.

20 ans après sa première représentation, l’auteur metteur en scène Wajdi Mouawad recrée Littoral (12 et 13 octobre). Cette nouvelle production occasionne le retour du dramaturge, obnubilé par la famille et la quête des racines. Avec Incendies en 2004 et Seuls en 2011, Mouawad a marqué l’histoire de la Garance. Il en fut de même avec Baptiste Amann dont Et tout sera pardonné, 3ème volet du triptyque Nos territoires, fut l’un des temps forts de l’hiver 2019. Consacré l’été dernier par le Festival d’Avignon, l’artiste….avignonnais, revient à Cavaillon le 27 novembre pour une ultime intégrale de cette saga familiale (on n’en sort pas) qui embrasse la France des 60 dernières années.

Photo: Nos territoires, Christophe Raynaud de Lage.

La dilection pour les aventures théâtrales habite les 30 journées de résidence prévues pour Et demain le ciel, qui implique des jeunes entre 14 et 20 ans, de Cavaillon et des alentours. A découvrir le 27 avril. Festin de théâtre encore lors du spectacle d’au revoir de Didier Le Corre qui invite le 19 décembre (un dimanche) Une épopée de 10H à 18H (avec entractes), orchestrée par Johanny Bert, à destination des enfants avec leurs parents.

S’il s’accorde quelques petits plaisirs personnels, tel les retours du quatuor Debussy le temps d’une évocation musicale et picturale de 4 compositeurs d’Europe de l’Est (Egéries le 9 décembre), de Thomas et Bertand Guerry (compagnie Arcosm), qui au carrefour de la danse et du théâtre, furent ses premiers artistes compagnons, Didier Le Corre souligne dans la section Danse, que le plateau de la Garance s’accommode des grandes formes chorégraphiques. Sont invités entr'autres :Christian Ubl pour La cinquième saison (le 19 octobre), Olivia Grandville et sa Débandade (9 danseurs, le 8 février), Marinette Dozeville et ses 7 Amazones (7 avril), sans oublier Gravitropie, nouvelle création du collectif avignonnais Naïf Production (1er décembre).

Photographie: Une épopée, Christophe Raynaud de Lage. Débandade, César Vayssie.

S’il a apaisé les relations avec ses tutelles (notamment la ville de Cavaillon), ce défenseur militant de l’indiscipline (dialogue entre les expressions) et de l’éducation culturelle s’est toujours attaché à combiner la profondeur de la pensée et le plaisir du spectacle. Cette affirmation traverse Moby Dick, roman d’Herman Merlville adapté par la metteure en scène-marionnettiste Yngvild Aspeli. Annulé avec le Festival d’Avignon 2020, puis par des cas Covid durant la Semaine d’Art (toujours à Avignon), cette production monumentale se jouera à Cavaillon les 13 et 14 décembre. Un cadeau de pré-Noël offert par l’ancien directeur de l’Institut International de la Marionnettes de Charleville Mézières pour lequel l’essentiel reste de raconter et d’écouter des histoires.

La saison en détail en un clic.

https://www.lagarance.com/saison-2021-2022

Didier Le Corre commente ses choix et dresse un premier bilan de ses huit années de mandat.