Il est certains récits que l’on entend trop peu aujourd’hui.
Placée en exergue du programme, la phrase définit l’esprit de la nouvelle saison de la Garance-Scène nationale de Cavaillon. Le parti-pris sous-tend Le Grand Bazar des Savoirs (photo), speed-dating au cours duquel, sous la direction du metteur en scène Didier Ruiz, des personnes passionnées donnent à partager leurs marottes et emballements. Présenté lors de la fête d’ouverture du 21 septembre, la proposition migrera, la semaine suivante, vers Avignon et l’Église des Célestins, à l’occasion de la septième édition de C’est pas du luxe, festival porté par la Fondation Abbé Pierre, La Garance, l’association Le Village et la Ville d’Avignon (27-29 septembre).
Pour sa troisième année à la tête de la structure, Chloé Tournier signe une sélection scrupuleusement paritaire qui alterne talents émergents et valeurs confirmées. Ainsi, après Phédre en 2022 puis Carmen l’année suivante, François Gremaud clôt sa trilogie sur les mythes iconiques de la scène avec Giselle (photo). Interprète chez la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker, Samantha van Wissen prend la parole et, accompagnée d’un quatuor violon-harpe-flûte-saxophone, revisite ce classique du ballet classique, créé en 1841 par Adolphe Adam (13-14 novembre).
Danse encore, une supplémentaire (mercredi 9 octobre à 14H) se greffe aux deux représentations de From England with Love, chorégraphié et mis en musique par Hofesh Shechter. Parmi les voix identifiées et appréciées, Joël Pommerat reviendra à l’orée du printemps (26-27 mars), avec une version retravaillée de La Réunification des deux Corées.
Plus de commentaires en compagnie de Chloé Tournier.
Une fouille quasi archéologique dans l’histoire d’une famille (Mythos), une saga en milieu ouvrier dans les années 70, âge d'or de la Peugeot 504 (Indestructible-photo), Une aventure linguistique entre l’Algérie et la France (Koulounisation-photo), La colonisation décortiquée au prisme des ingrédients qui se posent dans nos assiettes (Autophagies)
Les entrelacs des migrations et des cultures demeurent la ligne de force d’une programmation qui privilégie les approches obliques : humour, cuisine, marionnettes.., propices au plaisir du spectacle et aux surprises de la poésie. La Grèce, la Grande Bretagne, la Suisse, l’Italie.., alimentent une section internationale (un tiers du programme), fondée cette année, sur l’unité européenne.
Festival manip en décembre, festival confit ! en mai, les deux animations perdurent, toujours dans la transversalité des disciplines. Ainsi, avant Paris, les jongleurs virtuoses de Heka, croiseront, le 11 décembre, les illusions de Yann Frisch le magicien. Les Autophagies chères à Eva Doumbia mitonneront en ouverture de Confit ! (20-21 mai).
Plébiscitée aux côtés de Jean Giono (Que ma joie demeure) lors du Festival d’Avignon 2023, puis au printemps dernier par La Garance, Clara Hedouin et sa troupe picaresque présenteront au printemps (30 avril), la saison 1 des Trois Mousquetaires. Anne Sylvestre et Céline Dion, ou du moins les propositions que chacune inspire : La vie en vrai (novembre), Céline (mars), intègrent les tournées nomades autour de Cavaillon.
La pluridisciplinarité de la sélection se prolonge à travers les deux accrochages proposés par le dispositif Cura, qui, dans la connexion des arts visuels et des scènes nationales, transformera le hall de La Garance en espace d’expositions.
Après Rebecca Chaillon en 2022, puis Pauline Susini en 2023, une auteure-metteure en scène ouvrira l’année nouvelle. Ecrit et co-interprété par Suzanne de Baecque, Tenir debout (photo) porte un regard ironique mais non dénué de tendresse sur les concours de Miss (16 janvier).
Suite des commentaires de Chloé Tournier.
Fête de saison : Présentation du programme suivie du Le Grand Bazar des Savoirs, samedi 21 septembre, à partir de 14H30.
Informations-réservations : https://www.lagarance.com/
Photographies : Dorothée Filliger, Thomas Bohl, Maciez Dakowicz, Jean-Louis Fernandez, Esmeralda da Costa, Jean-Henri Thomas.