Un soir à Glasgow

Un soir, à Glasgow, Leïla suit Lee pour une virée dans un cimetière. L’échappée tourne mal et les jeunes gens s’enfuient plus au Nord.  Au cœur des highlands, le couple croise un chasseur solitaire: un secours? Une menace? 

Après The great Disaster de Partick Kerman (2017) puis Soie adapté d’Alessandro Baricco (2019), la compagnie Il va sans dire continue à raconter des histoires. Mais, cette fois, à l'unisson de ses protagonistes fiévreux et désemparés, Lune Jaune ou la ballade de Leïla et Lee alterne faux semblants et ruptures de ton. A tel point que l'on en vient à s'interroger sur l'essence de ces péripéties, entre l'expérience vécue et l'aventure fantasmée.

Et si cette folle équipée n'était qu'un voyage au centre d'une tête? En l'occurrence celle de Leïla/Marion Bajot. Tour à tour midinette ou furieusement exaltée, la jeune femme s'acharne à remplir les vides d'une adolescence, bien avare de perspectives. De la maladresse fragile à l'excitation extrême, la comédienne déploie une vitalité et une malléabilité émotionnelle souvent confondantes. 

Et sans jamais occulter la partition de David Greig. 

Car, fidèle à ses habitudes Olivier Barrère aime les textes et les restitutions au cordeau.  Lune Jaune ou la ballade de Leïla and Lee questionne les mythes et légendes, à la lumière des chefs d'œuvre de Jack London ou de certains films de Nicolas Ray (Les Indomptables 1952, La Fureur de vivre 1955...),  modèles délabrés par les images de flux et le culte de l’immédiat.

Fuite en avant chaotique ou odyssée d'un esprit chahuté, quoi qu'il en soit cette Lune Jaune se suit comme une captivante équipée au bout de la vie. Ou au bord d'un lit. 

Lune Jaune, la ballade de Leïla et Lee : du 11 au 26 juillet -16H15- (Relâche les 17 et24)

Théâtre de l'Entrepôt. Réservations: 04 90 88 47 71.

 

 

 

 

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