François Catherine toute une vie

Actualité du 10/04/2025

 

Alors que son Entreprise s’apprête à fêter son quarantième anniversaire, retracer son itinéraire, cela coule de source.

François Cervantes monte donc au plateau. Une table, une chaise, quelques notes, une carafe d’eau.., c’est parti pour un récit-conférence. L’intervenant ouvre son carnet de route qui navigue entre le Maghreb et l’Orient-extrême, le foot et les lettres classiques ; du rire sonore des bergers espagnols aux doctes prescriptions d’un maître québecois.

Le hanneton a été réussi du premier coup, il n’a pas eu besoin d’évoluer. Mais nous, nous nous sommes mis debout, notre cerveau a grossi, nous avons inventé l’art, les armes, l’aspirine et les égouts.. .

Eu égard ce constat d’évolution, Cervantes revient sur son entrée en théâtre : la création de sa compagnie, le premier spectacle synonyme de succès. Ne pas paresser sur ses lauriers. Explorer de nouvelles voies. D’où le recours aux masques, d’où l’apparition du clown, cet autre-moi qui suscite l’émergence de l’être intérieur, tapi au fin fond de chacun de nous, spectateurs ou acteurs.

Puis vint Catherine Germain. A l’image de François, pas vraiment une expansive qui, une fois sur scène, conjure enfin son endémique timidité. C’est ainsi que naquit Arletti, en lice dans 6 des 19 spectacles créés par L’Entreprise. L’apparition de la dame-clown, toute en espiègle spontanéité, tourneboule et enrichit l'exposé. Dans un dernier temps, Catherine reviendra au naturel.

La communication tient d'une masterclass, avec son chapelet d’anecdotes et d’enseignements ; d’une leçon gesticulée qui agrège les paroles explicatives à de ravissantes démonstrations.

Le Clown comme un poème s’inscrit dans le prolongement du Repas des Gens (2024), dîner chimérique qui questionne autant qu’il célèbre le cocon du théâtre : des lustres du plateau aux mystères des coulisses.

Mais au-delà du parcours de vie et ses enseignements, ce rapport à deux voix souligne la complicité au long cours d’un duo d’artistes, le cheminement d’une femme, d’un homme, d’un couple, unis à jamais dans la façon d’être en relation avec tout ce qui palpite et vibre sur cette planète, sur ce fleuve souterrain qui nous réunit.

Et puis,  au bout du conte, Le Clown comme un poème ne se résumerait-il pas en une indéfectible et scintillante histoire d’amour ?

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