Trois ans avant le calmar géant de Vingt mille lieues sous les mer, cher à Jules Verne, il y eut la pieuvre hostile des Travailleurs de la mer. Bien entendu, le céphalopode apparaît dans l’adaptation de Paul Fructus qui s’empare du roman publié en 1866, par Victor Hugo, alors en exil sur l’île de Guernesey.
Par amour pour la belle Déruchette, fille de l’armateur Lethierry, Gilliat accepte de d’extirper le moteur de La Durande, des écueils où le steamer est échoué. Sur ce point de départ, Hugo brosse le portrait d’un pêcheur solitaire et rêveur, en butte aux préjugés et aux éléments.
Les Travailleurs de la mer dresse un parallèle entre une nature âpre et souveraine, et une humanité vétilleuse et grégaire. Entouré de quelques accessoires dont un filet, à la fois outil de travail et symbole des enfermements de Gilliat, dans ses désirs et ses abnégations, Paul Fructus donne une silhouette et insuffle une vitalité physique au récit épique d’Hugo.
Créé en 2009, puis retravaillé en 2012 et 2020, Les Travailleurs de la mer est un spectacle fétiche pour son interprète, qui cultive un compagnonnage mimétique avec son auteur.
Natif de la Cité des Papes, biberonné au Festival d’été, Paul Fructus répond pour la première fois à une invitation des Amis du Théâtre Populaire de sa ville. Aux côtés du père Hugo, on ne saurait espérer plus belle soirée.
Interview de Paul Fructus.
Les Travailleurs de la mer : mardi 14 novembre, 20H, Salle Benoît XII, Avignon.