Intégralité du communiqué de la CGT Spectacles et Syndicat National des Arts Vivants (SYNAVI)
La Culture riposte - Appel unitaire à la mobilisation pour la défense du service public des arts
et de la culture - jeudi 20 mars 2025
Depuis plus d'un an, nous alertons et nous mobilisons contre les différentes coupes budgétaires qui ont lieu à toutes les échelles (national, collectivités territoriales) et qui menacent notre capacité de créer, de présenter des œuvres au public, de mener des actions d'éducation artistique ou d'éducation
populaire sur le territoire. Ces coupes budgétaires découlent d’arbitrages politiques privilégiant l’aide publique aux entreprises, l’industrie de l’armement, la suppression de l’ISF ou encore les intérêts de la dette, tout cela représentant des centaines de milliards du budget de l’État.
Les baisses de crédits votées ou annoncées par de nombreuses collectivités territoriales, comme dans les Pays-de-la-Loire, l'Ile-de-France ou l'Hérault, ont largement fragilisé notre secteur. En parallèle, des dispositifs essentiels pour nos professions sont mis à mal par l'État faute de
financement suffisant : c'est le cas du Fonpeps, du GIP Cafés Culture ou de la part collective du Pass culture. L'annonce brutale du gel de la part collective du Pass Culture par Elisabeth Borne, a plongé un grand nombre de structures et de salariées, déjà fragiles, dans une extrême précarité.
En ce début d'année 2025, nous ne comptons plus le nombre de structures, quelles que soient leur taille, qui rencontrent des difficultés budgétaires du fait de l'effondrement des financements publics. La situation est inédite et nous lançons collectivement le signal d’alarme pour la survie de notre
secteur et de nos missions ! Alors que cette crise a été maintes fois évoquée dans les instances de dialogue social au niveau
national, la ministre de la Culture, Mme Rachida Dati, n'a aucune proposition de fonds à soutenir, pire elle propose elle-même des restrictions, quand son gouvernement continue lui de défendre, cette fois-ci au nom de l'effort militaire, l'austérité budgétaire pour les services publics, dont l'audiovisuel public, et les collectivités territoriales.
Nous interpellons donc les pouvoirs publics. Derrière ces coupes budgétaires et cette mise en danger des lieux et de nos professions, c'est un
plan de licenciement qui ne dit pas son nom ! Ce sont nos salaires et nos conditions de travail qui s'effondrent. L'effondrement de nos activités sur le territoire entraîneront des conséquences sérieuses sur le plan social mais aussi économique. Nous ne pouvons pas l’accepter. A l'heure où l'extrême-droite et ces idées n'ont jamais été aussi présentes, tant sur la scène nationale qu’internationale, relayer les politiques publiques en matière culturelle à des activités non
essentielles est particulièrement dangereux. Dans une démocratie, la création et l'éducation artistique et culturelle sont un rempart à l'obscurantisme, au racisme, à l’antisémitisme, à la LGBTQIA+phobie, et à toutes les discriminations.
Nous défendons un service public des arts et de la culture exigeant et diversifié présent sur tous les
territoires pour toutes et tous. Nous souhaitons continuer à toucher la jeunesse et la population par nos actions artistiques et
culturelle que ce soit dans les quartiers, les écoles, les prisons, les EPHAD, les centres sociaux, les hôpitaux, et encore dans l’ensemble de nos lieux artistiques et culturels.
Ici à Avignon en cette année Terre(s) de culture, nous appelons de manière unitaire à la
mobilisation générale de nos secteurs le jeudi 20 mars prochain en écho à toutes les assemblées
générales qui s'organisent un peu partout en France.
Nous vous donnons donc rendez-vous jeudi soir à 18h30 place Pie pour un grand rassemblement.
S’y enchaîneront des prises de paroles des travailleuses et travailleurs du milieu artistique et
culturel, des syndicats et de nos élu.e.s. Ces prises de paroles seront accompagnées par une fanfare
et une chorale militantes avignonnaise (la conf du pouêt et le chant des déferlantes) .