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Sept décennies après leur fondation, en 1954 à Avignon, les Amis du Théâtre Populaire poursuivent leurs activités et affichent, pour leur 71ème saison, 10 soirées du cœur de l’automne au seuil de l’été.
La sélection réitère la fidélité aux auteurs tutélaires. Beaumarchais, Corneille, Ionesco, Shakespeare, sont illustrées à travers quelques uns de leurs chefs-d’œuvre.
Dès le lever de rideau du 13 octobre, Le Barbier de Séville et les manœuvres de Figaro contre les sombres desseins du barbon Bartolo, bénéficient de l’approche espiègle de Justine Vultaggio et ses comparses des Modits.
Parabole inaltérable sur l’emprise et le totalitarisme, La Leçon (visuel) sera donnée, en mars, dans une version mise en scène et interprétée par Robin Renucci, aux côtés de Christine Pignet alias Madame Groseille dans La Vie est un long fleuve tranquille, film de Étienne Chatiliez (1988).
Connu pour ses tragédies (Le Cid, Horace, Cinna…), Pierre Corneille commit néanmoins une poignée de comédies. Après L’Illusion comique en 2006, la comédienne-metteure en scène Marion Bierry s’empare d’une autre fantaisie cornélienne. Publiée en 1642, Le Menteur confronte un mythomane compulsif à deux coquettes friandes de supercheries. La production ouvrira le 8 janvier l’année des ATP.
Si l’ironie et la satire imprègnent la sélection 2025-2026, celle-ci se complétera le 3 juin dans les affres de la tragédie Shakespearienne.
Richard III est baroque, effervescent, poétique et cruel. William Mesguich définit ainsi le souverain qu’il endosse dans sa mise en scène de Richard III (1592), production plébiscitée lors du Off Avignon 2025.
Présidente de l’antenne avignonnaise des ATP, Bernadette Rey-Flaud retient, par ailleurs, les approche obliques de certaines œuvres.
Ainsi, à travers les échanges passionnés d’une lycéenne et son prof de lettres, L’Étrangère revisite au prisme d’un regard féminin, L’Étranger, cathédrale littéraire érigée en 1942 par Albert Camus, (novembre).
Sur L’Étrangère la chronique détaillée est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2025/festival-d-avignon-2025-off/mersault-enquete.htm
La justice à l’épreuve des distorsions du langage constitue l’axe central de Heureux les orphelins. Sébastien Bizeau adapte l'Électre de Sophocle, dans la version imaginée en 1937 par Jean Giraudoux (1882-1944). Une salle d’attente figure le lieu unique de la proposition qui dose le drame et la comédie (4 décembre).
Avec Jean Anouilh-Souvenirs d’un jeune homme (photo) , Gaspard Cuillé et Benjamin Romieux s’emparent des cahiers de jeunesse du dramaturge (1910-1987), orfèvre ès-causticité (18 mars).
Parmi les auteurs prestigieux, se glisse un maître de la lumière. Écrit et mis en scène par François Barluet, Vermeer et son faussaire suit le trajet d’un faux en peinture à travers l’histoire du XXème siècle. La conférence-spectacle modère l’exactitude documentaire d’une approche malicieuse, au service d’un questionnement sur le vrai, le faux et les valeurs de l’art (4 février).
Majola (ma petite reine en polonais) fut le surnom de Irène Kadler, épouse de Amon Goth, directeur du camp de concentration de Plaszow et surnommé Le boucher d’Hitler. Avec Majola, Catherine Darnay se penche sur la complicité passive et le déni, indissociables des massacres de masse (5 mai).
Bernadette Rey-Flaud commente sa sélection entre sourires et tragédies.
ATP, saison 2025 / 2026 les premières dates :
Le Barbier de Séville : Lundi 13 octobre
L’Étrangère : vendredi 14 novembre
Heureux les orphelins : jeudi 4 décembre
Pour chaque représentation, rendez-vous à 20H, Salle Benoît XII Avignon.
Abonnements, réservations : https://www.atp-avignon.fr/
Photographies : Christophe Crenel, Gilbert Scotti, Cédric Vanier, Alejandro Guerrero, Michel Flandrin.