Florilège acte 1

InKarné.

D’un tapis écarlate, émerge une forme en pointes et tutu. Sous nos yeux, la masse se dénoue, se dédouble, dans une lenteur inhérente à une mise ou un retour au monde.

Fidèles à eux-même, les Deraïdenz creusent le sillon de l’imaginaire, de la physicalité et du dialogue des formes, à travers une pièce qui interroge l'intime et ses multiples facettes, symbolisées par le double construit par Baptiste Zsilina, un corps en inertie, fascinant et d’une profonde élégance.

Inkarné se donne du 7 au 27 juillet à 20H15 (relâche le lundi), au Théâtre Golovine et sera accompagné d’une parade évolutive, statique ou déambulatoire, que, selon leurs habitudes, les Deraïdenz assimilent à une création autonome.

 La chronique intégrale c'est par ici :  https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/inkarne.htm

https://www.theatre-golovine.com/

Lune Jaune, la ballade de Leïla and Lee.

Un soir, à Glasgow, Leïla suit Lee pour une virée dans un cimetière. L’échappée tourne mal et les jeunes gens s’enfuient plus au Nord.  Au cœur des highlands, le couple croise un chasseur solitaire: un secours? Une menace? 

Lune Jaune ou la ballade de Leïla et Lee alterne faux semblants et ruptures de ton. A tel point que l'on en vient à s'interroger sur l'essence de ces péripéties, entre l'expérience vécue et l'aventure fantasmée.

Et si cette folle équipée n'était qu'un voyage au centre d'une tête? En l'occurrence celle de Leïla/Marion Bajot. De la maladresse fragile à l'excitation extrême, la comédienne déploie une vitalité et une malléabilité émotionnelle souvent confondantes. 

Fuite en avant chaotique ou odyssée d'un esprit chahuté, quoi qu'il en soit cette Lune Jaune se suit comme une captivante équipée au bout de la vie. Ou au bord d'un lit. 

Lune Jaune, la ballade de Leïla et Lee : du 11 au 26 juillet -16H15- (Relâche les 17 et24)

Théâtre de l'Entrepôt. Réservations: 04 90 88 47 71.

 La chronique intégrale c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/fest-hiver-23-un-soir-a-glasgow.htm

 

Les Téméraires.

Au moment de l’Affaire Dreyfus, du nom de cet officier français de confession juive, condamné en 1894 pour haute trahison, Emile Zola et Georges Mélies, furent tous deux effarés par l'émergence d'écrits et la montée d'émeutes antisémites, le feuilletoniste naturaliste et le bidouilleur-illusionniste mirent leur art au service de leur épouvante.

Les Téméraires croise les deux récits d’indignations. La partie Méliès retrace les péripéties de l’affaire, récemment restituées par le film de Roman Polanski (2019). Le segment Zola analyse les soubresauts de la société et les remous de l’intelligentsia, contaminées par le fiel xénophobe.

Charlotte Matzneff s’empare de cette comédie historique, qui mêle l’Histoire et la fiction, les élans indignés aux paradoxes intimes et questionne au passage l’engagement des artistes et le courage à géométrie variable des (nombreux) journaux de l’époque.

Le soin de la direction artistique, l’énergie toujours maîtrisée des interprètes, renforcent encore cette fresque échevelée mais toujours limpide, qui parle d’avant et sonne comme maintenant.

Théâtre des Gémeaux, 17H05, du 7 au 29 juillet (relâche les mercredis 12, 19, 26).

Réservations:https://www.theatredesgemeaux.com/

 La chronique intégrale c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/emile-et-georges.htm

Simple

Un danseur inquiet, le second espiègle et un dernier percussif tentent une occupation du plateau. La méfiance puis les rivalités de territoire se résolvent dans une ébauche d'harmonie. Ayelen Parolin signe un trio masculin, comme un combat de coq loufoque et coloré. Alliée à la répétition, l'obstination laconique des personnages, provoque un rire par accumulation.

Comme tout dispositif répétitif, l'intérêt parfois s'érode, mais l'ensemble reste barré et drôle.

Quelle inquiétude! 

CDCN des Hivernales, 19H30, jusqu'au 19 juillet.

https://www.hivernales-avignon.com/

 

Atteintes à sa vie

Elle se nomme Anne, Anny, Ania, Anoushka… . Elle voyage beaucoup. Elle est tour à tour scientifique, plasticienne, militante humanitaire, terroriste, star du X… . On ne la voit jamais mais l’on parle d’elle sans cesse.

Atteintes à sa vie dresse, en dix sept tableaux, l’état des lieux d’une époque, à travers un kaléidoscope de la condition féminine. Le panorama se double d’une radiographie des méthodes utilisées par le marketing et la communication, afin de distordre le sens des mots et des idées.

Bertrand Beillot, Paul Camus, Théodora Carla et Laetitia Mazzoleni unissent leurs talents respectifs : pour le violon, les langues étrangères, le chant (soprano ou baryton-basse) et le burlesque. Chacun se partage la parole au fil d’un récit, d’une démonstration et, par moment d’une performance, autour de ce personnage outil, à la fois mimétique et multifonction. 

Ça harangue, ça questionne et ça cogne, mais toujours en cadence et sans aucune faute de goût. 

Atteintes à sa vie :  13H20, du 7 au 25 juillet, (relâche les mercredis 12 et 19), Théâtre Transversal.

Réservations :https://theatretransversal.com/?page_id=1102

 La chronique intégrale c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/anne-en-13-tableaux.htm

Moi Vivante

Depuis son plus jeune âge Ferdinande Mouthe, archive les avis de décès. Sa mère a tout essayé : de l’exorciste de sous préfecture à la psychologue auto-centrée.

Marie-Hélène Goudet écrit et anime ce petit monde qui renvoie à Pagnol pour le sens du détail et Audiard pour les expressions imagées. Confronté aux attitudes compulsives de Ferdinande, la niaise, l'attardée, personne ne se dit : « Et pourquoi pas ?». Le spectateur lui se pose la question.

Moi vivante s'adonne à l'apologie d'une excentricité ordinaire.

On prend! 

Théâtre du Cabestan, 15H50, jours impairs, jusqu'au 29 juillet.

https://lecabestan.org/

 

J'aime

C’est une femme assise qui parle de l’homme avec lequel elle partage sa vie. Elle aime tout chez lui, c’est ce qu’elle nous expose au fil d’une confession, à la fois méthodique et à perdre haleine.

J’aime sa liberté, sera sa première phrase. Pourtant, au fil du ressassement extatique, s’immisce une sensation d’éblouissement jusqu’à l’aveuglement, d’attachement jusqu’à la dépendance, qui amène à s’interroger : Et si un ogre se dissimulait derrière cet être adulé, jusqu’à l’envoûtement ?

Les lumières (ampoules à faible intensité), les matières (poudre de riz) redessinent, éclaboussent cette adoratrice lovée dans l’obscurité. 

Dans J’aime ça parle dans le fauteuil et ça remue au plus profond sur les sièges, tout au long de cette mise à nue(e) émotionnelle qui vous hisse au plus haut, vous projette vers l’autre, sans vous départir d’une profonde solitude.

Du 7 au 26 juillet 19H35, Artéphile Théâtre, (Relâche le 20 juillet).

Réservations:https://artephile.com/

La chronique intégrale c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/parlez-moi-de-lui.htm

Œdipe enquête

L’on connaît le goût et la maîtrise de Jean-François Matignon pour les collages de textes. Ainsi, pour Œdipe / Enquête, ce n’est pas Sophocle mais le romain Sénèque qui se combine à la Disparition des Lucioles, parabole écrite par Pier Paolo Pasolini et Œdipe Roi, polar publié en 2006 par Didier Lamaison.

Donc Œdipe enquête, afin de démasquer l’assassin de son père, Laïos, roi de Thèbes. Secret de Polichinelle Œdipe se cherche lui même. 

La création nouvelle convoque les fantômes de spectacles passés. La pellicule devient fil de vie, le sol, vêture enveloppante. Et, dans son coin, le pantin attend son heure.

Œdipe /  enquête : du 7 au 25 juillet 2023 à 21h30, Théâtre Transversal. (relâches les 12 et 19).

Réservations: https://theatretransversal.com/

 La chronique intégrale c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/l-homme-aux-pieds-enfles.htm

Grand pays

Grand pays est une fresque villageoise, écrite par Faustine Noguès, à partir de témoignages recueillis dans la vallée de la Roya.

Divisé en trois actes, le récit s’attache à une institutrice, deux militants de gauche et un sympathisant d’extrême droite. Chacun vient d’être condamné par la justice : l’enseignante pour avoir refusé de commenter la devise Liberté, Égalité, Fraternité et ses concitoyens pour avoir secouru des migrants égarés.

La façon dont le quatuor d’interprètes jongle avec registres et personnages, sans altérer le rythme et la précision de certains énoncés, relève d’une pure virtuosité. Au sortir de ce Grand Pays et son Code civil façon chœur antique, l 'on applaudit les saltimbanques et on se réjouit de vivre dans un pays de justice et démocratie, qu’il convient de préserver.

Quoiqu’il en coûte. 

Grand Pays : du 7 au 26 juillet, 11H50, Théâtre des Carmes Avignon. Relâche le 20.

Réservations :http://www.theatredescarmes.com/

 La chronique intégrale c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/flagrant-delit-de-fraternite.htm

Méduses

Les quatre filles du Gang, racontent la vraie histoire de la Méduse. Figure redoutée de la mythologie, la Gorgone, qui pétrifie les hommes et inspira les pinceaux du Caravage et les pubs de la maison Versace, fut une victime avant de devenir un monstre.

Convoitée puis violée par Poséidon, Méduse fut transformée en Gorgone par Athéna, qui élimina ainsi une sérieuse rivale.

Cette double peine, aux résonances très contemporaines, s'expose dans un récit qui combine légendes antiques et témoignages d'aujourd'hui. Le recours à l'eau, au papier, aux poudres colorées, construit un contrepoint imagé au déroulé de la démonstration. 

Méduses ou l'art de malaxer l'engagement, la rigueur documentaire et la fantaisie.

Theâtre des Doms, 15H, jusqu'au 27 juillet (relâche le mercredi)

https://www.lesdoms.eu/

#Bêtises

#Bêtises se divise en deux parties. Dans la première, une danseuse et deux danseurs évoluent dans l’axe d’un écran. Peu ou pas de lumière dans la seconde, où, agonis de sons et d’image, l’une et les autres sombrent dans ses abîmes intérieurs.

Valentin Genin, Adrien Tan, Sarah Merah (en alternance avec Iris Picard) combinent leur culture (classique, breakdance..) et leur physicalité, disparates donc complémentaires, dans cette pièce qui tient du pamphlet et de la mise en garde.

Détournant les attitudes et la gestuelle, inhérentes aux objets connectés (télécommandes, smartphones…), les Evolves fustigent le panurgisme en réseau, dans une pièce qui carbure à la fureur et la clairvoyance.

L’uppercut est ajusté et salutaire.

#Bêtises : Théâtre Golovine, 22H15, jusqu’au 27 juillet (Relâche 10, 17, 18 et 24).

https://www.theatre-golovine.com/

 La chronique intégrale c'est par ici https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/la-mauvaise-fee-du-monde.htm

Rinocerii / Occident-Express

En ce Festival d'Avignon 2023,Alain Timar met l'accent sur la Roumanie

Représentée le matin, à 11H, en roumain sur-titré, Rhinocéros, fable sur la contamination des esprits, écrite en 1959 par Eugène Ionesco, devient , sarabande clownesque, stigmatisation bigarrée de l’hédonisme consumériste.

En début de soirée, une actrice et deux acteurs du Teatrul Matei Visniec, posent leurs valises, dans l’office de la Chapelle. Occident-Express, écrit et modulé par Visniec lui-même déroule une suite de situations baignées d’une mélancolie cocasse, sur un peuple qui rêve d’ailleurs mais n’a de cesse de revenir au pays.

Rinocerii, 11H / Occident-Express, 18H45,  Théâtre des Halles Avignon, jusqu’au 26 juillet (Relâche le jeudi)

https://www.theatredeshalles.com/pieces/roumanie-paroles-daujourdhui/

 La chronique intégrale c'est par ici  : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/etincelles-made-in-roumanie.htm

Le Temps retrouvé

Suite à une longue convalescence, un homme réapparaît lors d’une matinée organisée par la princesse de Guermantes. Une stupéfaction le gagne, lorsqu'il découvre les atteintes de l’âge sur ses proches ou ses connaissances. Des rides aux civilités contre la montre, l’érosion et l’usage du temps, deviennent la pierre angulaire d’un discours intérieur.

Au seuil d'un livre surdimensionné dont les illustrations, légèrement ondoyantes, le phrasé scrupuleux, le timbre cristallin de Xavier Marchand se coule dans le ressac des phrases de Marcel Proust. Il en émane un désarroi contenu, indissociable d’une élégante perspicacité.

Le Temps retrouvé : une bulle (presque) monochrome au cœur de la fournaise avignonnaise.

Théâtre du petit chien, 12H15, jusqu’au 29 juillet ( Relâche le mardi).

https://www.chienquifume.com/

L'intégralité de la chronique c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/mon-vie

Tableau d’une exécution

La Renaissance à Venise, le doge commande à Galactia une toile longue de trente mètres, afin de célébrer la bataille de Lepante qui consacra la victoire de la flotte catholique sur les escouades musulmanes.

La place d’une femme dans les relations complexes (et passionnantes) entre l’art et le pouvoir, Howard Barker combine cette double thématique dans Tableau d’une exécution. Fervent de Shakespeare, le dramaturge britannique décortique, dans une rigueur ironique, la vanité des commanditaires et l’arrivisme des courtisans. 

Châssis, tables, établis, échafaudages.., échafaud, les machinations les plus obliques, se trament entre les angles droits. Six interprètes animent cette fresque gothique, précipité de passions dévorantes, de pensées cauteleuses et d'intégrité malmenée.

Sur son chevalet, ce Tableau d’une exécution s’avère dense, brillant et fort bien mené.

Tableau d’une exécution : Théâtre des Halles,18h45, jusqu’au 26 juillet (relâche le jeudi).

https://www.theatredeshalles.com/

L'intégralité de la chronique c'est par ici: https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/le-pouvoir-de-l-art.htm

Anatomie du désir

Assis en spirale, le long des parois d’une structure cylindrique, les spectateurs occupent un panopticum anatomique, amphithéâtre propre aux écoles de médecine d’autrefois. Suite à l’inspection inquisitrice d’un lampe chirurgicale, une silhouette se distingue. Un corps féminin se perçoit, s’examine puis se dissèque.

Boris Gibé, le manipulateur-créateur de formes organise dans Anatomie du désir, 'une  suite de métamorphoses et autres actes de néo-chirurgie. Sous l’action de petites mains, l’effigie prend vie, l’épiderme s’effrite, les formes s’effacent, les organes s’évadent d’un torse-boîte de pandore.

Sujet ô combien actuels, le changement de sexe, le déterminisme de genre, sous-tendent cette effarante dissection. A la fois spectacle et expérience sensorielle, Anatomie du désir transforme notre carcasse en Caverne d'Ali Baba, dans une judicieuse et joyeuse inventivité 

Villeneuve en scène, 22H, jusqu’au 22 juillet (relâche lundi 16).

https://www.festivalvilleneuveenscene.com/

La chronique intégrale c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/encore-et-en-corps.htm

Toute entière Vivian Maier

Que dire d’une femme qui, trente cinq ans durant, prend, en moyenne, douze photos par jour, sans jamais les développer. Que penser d’une Nanny qui traîne, mitraille, découpe, accumule, tout en prenant soin des bambins qui lui sont confiés. Cette personne a bel et bien existé. Mais Vivian Dorothy Maier (1926-2009) passa sous tous les radars.

Pour appréhender cet être insaisissable, Réjane Bajard au jeu, Olivier Morin à la mise en scène, sollicitent les codes du polar. Telle une inspectrice, une comédienne accable de questions son personnage, l’enserre dans ses contradictions. Et que conclure de cette discrétion endémique face à cette inclination pour l’autoportrait ?

Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il n’y a rien à comprendre. Et celle qui veut savoir se dissout, peu à peu, dans les fantômes de celle qui se contentait de regarder.

Voilà ce qui ressort de cette incartade, inside Vivian Maier, à la fois documentée, kafkaïenne et magistralement délivrée.

Toute entière Vivian Maier, 18H15, L’Entrepôt-Mises en scène, jusqu’au 29 juillet (relâche le lundi).

Réservations: 04 90 88 47 71.

La chronique intégrale c'est par ici: https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/une-gouvernante-qui-mitraille.htm

La Boîte de Pandore

Tenir debout. Rester verticale, voilà la ligne directrice de La Boîte de Pandore, seule en scène, à base de riffs électriques, de corde lisse et lancers de couteau.

La proposition s’articule autour de trois numéros de voltige, spécialité de Marion Coulomb. Le premier relève de l’exposition, le jeune femme parle, chante, s'’enlace autour d'un filin. Dans le second, la sensualité s’estompe derrière la rage convulsive. La troisième acrobatie s’assimile à une reptation d’apaisement.

Dans son enfance, Marion se passionnait pour l’équitation, sous la houlette d’un proche parent…, qui abusa d’elle durant quatre ans.

Sidération, secret, puis silence, jusqu’à ce que Marion décide de parler, d’ouvrir une boîte de Pandore qui laisse échapper, ce que l’on ignorait.., ou ne voulait pas voir. A l’arrivée et aussi éprouvant soit-il, le froid récit qui clôt l’itinéraire, agit comme une catharsis qui marque la victoire par KO de la parole voltigeuse sur l’aveuglement du déni et la chape de la culpabilité. On suit et on prend.

Chartreuse de Villeneuve lez Avignon, 20H, jusqu’au 22 juillet (relâche le mardi).

Avec Villeneuve en scène :  https://www.festivalvilleneuveenscene.com/programmation/la-boite-de-pandore/

La chronique intégrale c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/retrouver-la-corps-qu-on-m-avait-vole.htm

L’Espèce humaine.

 Anne Coutureau porte à la scène L’Espèce humaine, témoignage de déportation livré par Robert Anthelme Dans la boîte noire se distingue une silhouette, un visage. Puis une voix livre son compte rendu. Vivre un jour de plus, sous l’affliction du froid, la tenaille de la faim. Cruauté, mépris.., endurer la crasse autorité des Kapos, eux même effrayés à l’idée de perdre les faveurs des SS, dont ils sont le bras armé.

Mesurés, précis, des contours de lumière nous plongent en immersion, auprès de cet être, prisonnier des recoins les plus sombres de l’âme humaine.

A l’heure du réveil des nationalismes, au moment où les canons tonnent à nouveau sur le vieux continent, Robert Anthelme retrouve, par la probité de son interprète, un accent qui sonne comme un coup de semonce. 

Théâtre des 3 soleils : 17H35, jusqu’au 29 juillet (relâche le mardi)

https://les3soleils.fr/

L'intégralité de la chronique c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/revenu-de-l-enfer.htm

Retour à la liste des articles