Florilège 2

Maîtres anciens

Tous les deux jours, Reger, critique musical au Times, se rend au Musée d’art ancien de Vienne, plus précisément dans la salle Bordone, où il s’assied face à L’Homme à la barbe blanche de Tintoret.

Les dialogues avec Reger se résument à des soliloques, au cours desquels l’érudit agonise les touristes, les musiciens, l' Etat, l’Autriche, les autrichiens, les toilettes autrichiennes, les philosophes (Martin Heidegger est habillé pour l’hiver), sont, tour à tour, objet d’un pilonnage intensif.

Tel un Impérator à la voix de stentor mais aux chevilles d'argile, François Clavier donne corps à cet atrabilaire qui s’est faufilé dans l’art pour échapper à la vie.  Il donne à deviner, l’adoration, les passions, les failles, la détresse, tapies derrière la haine du kitch et les accès d’exécration.

Haïr pour ne pas mourir, tel pourrait-être le sous-titre de Maîtres anciens. Précisons toutefois que la représentation à laquelle nous fumes conviés fut exécrable. Ce qui, traduit du Reger, signifie que l’on a passé un bon moment.

Maîtres anciens : Artéphile théâtre, jusqu'au 26 juillet, 18H20.

Intégralité du billet c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/hair-pour-ne-pas-mourir.htm

 

 

 

 

Truffaut correspondance

Cinéaste réputé, François Truffaut (1932-1984) fut un prolifique épistolier. Truffaut-Correspondance livre une esquisse d’autobiographie à travers une sélection de missives. Accompagné par Antoine Ouvrard qui pianote les mélodies de Georges Delerue ou Cyrus Bassiak, David Nathanson interprète des lettres, suite d’adresses à des amis, collaborateurs ou anonymes.

La proposition retrace les grandes étapes d’une carrière qui s’entame dans la critique cinématographique, en particulier aux Cahiers du cinéma où, aux côtés de Claude Chabrol, Eric Rohmer, Jacques Rivette, Jean-Luc Godard, le jeune François nourrit le creuset de la Nouvelle Vague.

Couvertures de magazines, entêtes, photographies défilent dans un lent travelling projeté en arrière plan. La contextualisation reste parcellaire. A charge au spectateur de déterminer les noms qui se cachent derrière certains prénoms.

Timbre de baryton-basse, David Nathanson donne corps à ces courriers, rédigés dans un style agile et plein d’esprit. De toute évidence pour l’auteur, la correspondance était un témoignage de considération, une preuve d’affection. 

Au delà de l’homme et de l’artiste, Truffaut-Correspondance reflète un art de vivre qui donne du temps à la réflexion et de l’espace à l’expression. François Truffaut est mort jeune (52 ans), qu’aurait-il pianoté sur ses mails et SMS ?

Truffaut-Correspondance : 14H40, Théâtre Transversal, jusqu’au 25 juillet (relâche le 10et le 19).

Intégralité du billet c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/signe-francois.htm

Pardon, c’est pas drôle (mais c’est vrai)

Il faut ramener la coupe à la raison.

La phrase est extraite d’un des nombreux rapports d’Amnesty International, en lien avec l’organisation de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Ces documents constituent une large partie de la documentation utilisée par Sébastien Bouchet et Sylvain Seguin pour Pardon, c’est pas drôle (mais c’est vrai).

Aux côtés de Melly Torsiello, Renaud Gillier, et Vivien Fedele, les deux auteurs mettent en jeu les aberrations et compromissions multiples, liées à cette attribution. Entre la farce et l’imprécation, la compagnie Grand Salade stigmatise les intérêts consanguins dissimulés derrière l’une des manifestations les plus populaires de la planète. 

Ca cogne fort mais ça frappe juste, avec à la clé une réhabilitation de la caricature et du mauvais goût, comme armes létales contre la bêtise des uns et le cynisme des autres.

Pardon, c’est pas drôle (mais c’est vrai) :  jusqu'au 23 Juillet à 18h30, Kabarouf

Mort le soleil

Entouré de caissons lumineux, un homme semble en interrogatoire. Pourtant il vient de prendre 30 ans. Pourquoi ? Comment ? Il va livrer tenants et aboutissants.

A la base une famille en voie de décomposition : une mère entreprenante, une winneuse, plus du tout en osmose avec un père calfeutré dans ses routines. Le gosse lui, s’échappe dans sa chambre, via les claviers, casques et télécommandes.

A la séparation, le fils choisit le Pater à la Femelle. Il lie connaissance avec Bertrand, qui tape l’incruste, depuis que la dépression du père l’a ramené à la maison.

Les massacres de masse, la propagation des courants masculinistes, l’émergence du mouvement #metoo, les questionnements intimes d’un père pour son fils de 14 ans; ses préoccupations Guillaume Cantillon les a partagés avec Gwendoline Soublin, autrice de poèmes dramatiques et de partitions jeune public.

Ponctué par les feulements de Nicoletta, Mort le soleil, se suit comme un thriller, s’instille comme un documentaire, s’encaisse comme un gâchis et fermente comme une mise en garde, sans s'écarter du chemin d’une éventuelle rédemption.

Tétanisant et magistral.

Théâtre Transversal, 18H50, jusqu'au 25 juillet (relâche le mercredi)

L'intégralité du billet, c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/pater-noster.htm

Déraisonnable

Voilà une proposition étonnante. 

Déraisonnable traite d'une personne bipolaire. La parole est donnée, non à la victime mais la souffrante. En l'occurrence une actrice.  La paradoxe du comédien monte d'un cran lorsqu'on sait que Florence Cabaret raconte et interprète sa propre histoire. Celle-ci incarne donc un femme qui, tous les soirs, se met dans la peau de quelqu'un d'autre et qui, à intervalles réguliers, sort d'elle même, hors des plateaux.

A la description scrupuleuse des symptômes de transformation, se greffe la traduction de réactions familiales déconcertantes et la recension des traitements, protocoles hasardeux qui révèlent une troublante impression d'incompétence et d'indifférence. 

Florence Cabaret délivre son autofiction vertigineuse dans un aplomb méticuleux et royal. On n'en attendait pas moins de la part d'une comédienne qui rêve, depuis toujours, de jouer Victor Hugo et d'être Marie Tudor, reine d'Angleterre. 

Arthéphile : 13H45, jusqu'au 26 juillet.

Le Temps d’une triple-croche

Elles sont deux. Depuis leur prime jeunesse, l’une et l’autre pratiquent l’archet, sur les cordes d’un violon pour la première, sur celles d’un violoncelle pour la seconde. Elles sont sœurs de conservatoire, inscrites en musique-études et assidues en stage, lors des vacances d’été. Elles sont les protagonistes du Temps d’une triple-croche.

A la fois comédiennes, chanteuses et instrumentistes, Barbara Chaulet et Charlotte Ruby incarnent ces deux enfants, qui tutoient la musique, mais doivent se glisser sous les fourches caudines de pédagogues, parfois caractériels et se soumettre au formatage-écrémage des auditions et concours.

La pression, le trac, le trou, l’exclusion sans ambages, la déception et ses dérapages vers le dégoût et la dépression, agrémentent ce tableau de fin d’études. Pourtant, loin de l’acrimonie, Le Temps d’une triple-croche développe une pédagogie de l’échec qui, à défaut de solistes superstar, produit d’excellents musiciens qui bousculent les normes et portent haut l’amour de la musique et le génie des grands musiciens.

Voilà une parenthèse musicale, délicate dans ses andantes, pétillante dans ses prestos, et servie par deux artistes admirablement accordées.

La Manufacture-Centre, 9H30, jusqu’au 24 juillet.

L'intégralité du billet c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/tout-pour-la-musique2.htm

Pauline et Carton

Chaise pliante, gourde d’eau sur table de camping, un décor sommaire pour une rencontre au sommet. D’un côté Christine Murillo, actrice multi-césarisée, partout plébiscitée, de la Maison de Molière au Festival d’Avignon, des bastions du Théâtre publics aux meilleures officines du Privé.

De l’autre Pauline Carton (1884-1994), une honorable carrière théâtrale, au service de Molière, d’André Roussin et surtout Sacha Guitry, quelques succès chansonniers et une filmographie longue comme deux jambes et deux bras.

Je veux bien jouer les concierges et les bonnes du curé, passer le plumeau sur les bibelots du salon mais toujours en présence d’un caméraman.

Ainsi, avec plus de 250 films à son actif, l’actrice explora largement le potentiel des rôles ancillaires.

Christine Murillo se glisse avec une révérence gourmande, dans la peau de cette ancêtre, dont la faconde dissimulait une ironie perspicace et une subtile intelligence. Pauline Carton nourrissait une clairvoyance fataliste. Pourtant, même fourbue et mélancolique, la dame ne se départissait jamais de sa verve spirituelle et de sa culture curieuse.

Bon Dieu que je suis contente! Aimait répéter Pauline. A l évidence Christine s’approprie cette alacrité, tout au long de Pauline et Carton.

La Scala-Provence : 10H15, jusqu’au 29 juillet (Relâche le lundi).

L'intégralité du billet, c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/pauline-par-christine.htm

Les Divalala, c'est Lalamour!

Elles sont de retour et cette fois les Divalala chantent l'amour sous toutes les facettes, acidulée façon Voulzy, à la hussarde selon Sardou. Les voix de Gabrielle, Angélique et Marion se posent, complices, au diapason et les medleys, spécialité du trio, arborent la maîtrise et la fantaisie habituelles.

Si les tubes succèdent aux standards, le trio s'aventure également dans les vestiaires de Clarika, à travers les rêves de Madame revus par Bashung ou les coquineries de Colette Renard, numérisées par Jeanne Chéral. Et il y a cette chanson de Gainsbourg, tout à coup concerné par les violences à l'égard des femmes.

Un tour de chant des Divalala c'est bien sur pétillant, mais aussi d'une solide culture musicale et en cette occasion, perlé de contrepoints délicats et mélancoliques.

Espace Roseau : 20H25,  jusqu'au 29 juillet (relâche le mardi).

Tous les poètes habitent Valparaiso

Incroyable comme une histoire vraie, Tous les poètes habitent Valparaiso, dessine l’itinéraire d’un poème qui, d’édition en hétéronyme, traverse les continents pour, chemin faisant, toucher et parfois transformer les existences d’êtres appelés à ne jamais se rencontrer.

Le point commun de chacun reste une dilection pour la littérature, l’écriture poétique, liées à une discrète et fervente curiosité.

Cet éloge de l’appétence passe par un récit polyphonique, lui-même, cadencée par des rituels de communications : émission de radio, pot de départ, cérémonie d’inauguration, stage d’orientation.. .

Quant’aux pérégrinations, un fil d’emballage plastique, un panneau contre-plaqué, abaissent les cloisons et traversent les océans. 

Fidèle à ses habitudes, Dorian Rossel convoque ses inclinations et ses indignations, dans une fable, nimbée de spleen et de fantaisie. Sans avoir l’air d’y toucher, Tous les poètes habitent Valparaiso nous touchent intensément.

Théâtre Transversal : 11H, Jusqu’au 25 juillet.

L'intégralité du billet, c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/le-voyage-du-poeme.htm

 

Allende

Salvador Allende (1908-1973. De son propre aveu, Jessica Walker avait dix ans lorsque le président du Chili trouva la mort dans son Palais présidentiel, lors du coup d'état, perpétré par le Général Pinochet, moins de vingt jours après sa nomination à la tête de l'armée chilienne.

La metteure en scène compile ses souvenirs dans cet Allende-Cabaret, portrait-puzzle du leader politique, socialiste humaniste, bon père et mari moyen, L'intime et le collectif se combinent au fil de tableaux, tour à tour poignants et caustiques.

Les poètes Victor Jara et Pablo Neruda participent à cette évocation, qui relate les exactions d'un pouvoir illégitime, hostile à toutes les divergences, qu'elles soient idéologiques ou intimes.

Sept interprètes-performers animent cette proposition qui tient du requiem recueilli et de la célébration iconoclaste. Cet Allende réactive la mémoire au moment où beaucoup de démocraties vacillent sur leur base. Le dépoussiérage s'avère salutaire.

Théâtre de l'Adresse : 20H, jusqu'au 29 juillet.

 

L'Institut Benjamenta

Frédéric Garbe s’attache à L’institut Benjamenta, fable sur l’obéissance jusqu’à la servilité, sans doute le roman le plus connu de l’auteur suisse-allemand.

L'adaptation suit le déroulé initial, de l'arrivée de Jacob von Gunten dans l'école prospère, dirigée par l'ogre Johannes et sa sœur, la douce Lise, jusqu'à son départ d'une bâtisse en déshérence.

A une époque où tout est dit, expliqué, montré, je voulais travailler ici sur le mystère, le non-dit,  ca qui se cache.., considérer le hors champ comme le lieu du drame.

Par un jeu d'ombres, de transparences, de projections et de surimpressions , le metteur en scène-scénographe plonge dans le mystère de ce récit, entre la fable visionnaire sur le conditionnement des masses et la dérive d'un esprit rongé par les velléités. 

Guillaume Mika se glisse à travers les tulles du plateau et se fond dans la naïveté compulsive de Jacob, dont ne sait si elle relève d'un vrai émerveillement ou d'une fantasmatique masochiste. Avouons que l'adaptation de L'Institut Benjamenta entretient une majestueuse ambiguïté.

Théâtre Transversal : jusqu'au 25 juillet,  19H45, 

L'intégralité du billet c'est par ici: https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/fest-hiver-23-bienvenue-a-institut-benjamenta.htm

L'opérette à Ravensbruck

Arrêtée en 1942 par la Gestapo, l'ethnologue Germaine Tillon fut internée, de 1943 à 1945, dans le camp de Ravensbrük. Sur place elle devint Verfügbar, affectée aux tâches les plus pénibles des stalags.

En 1944 elle rédige le livret d’un spectacle musical. Dans Le Verfügbar aux enfers. Ici les abominations se chantonnent. Dans des situations effroyables, désespérées, la distance humoristique proclame l’intelligence, affirme l’élégance, contribue à la survie. Rire pour ne pas mourir.

C’est une opérette, une vraie, interprétée par un quintet de chorus girls qui poussent de la glotte et lèvent haut la jambe. Les tempi sont allègres, les mélodies fredonnantes et les paroles terrifiantes. C’est L’Opérette à Ravensbrück.

Théâtre du Chien qui fume : 10H30,  jusqu'au juillet, (relâche le mercredi).

L'intégralité de l'article c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/french-cancan-aux-enfers.htm

Jean Zay l’homme complet

Homme de gauche, juif, franc maçon, Jean Zay fut poursuivi par le gouvernement de Vichy pour tentative de sédition. Il fut arrêté en juin 1940 et emprisonné durant 4 ans au centre pénitentiaire de Riom.

Jean Zay l’homme complet adapte Souvenirs et solitude, journal de captivité dans lequel l'auteur revient sur ses convictions : l’intelligence et l’esprit de curiosité de tout un chacun. L'évocation détaille ses actions  et ses conditions de détention symbolisées par ce jardin précaire qu’il entretient sur le lopin qu’on lui accorde à ciel ouvert.

Xavier Béja se fond dans l’élégance tranquille et la diction cristalline de cet humaniste, soucieux du bien commun, attaché à tout jamais à la démocratie républicaine. Plus qu’animal politique, Jean Zay était un homme debout, insensible aux honneurs, aux apparences et autres compromissions.

Jean Zay repose au Panthéon depuis 2015. Vivant, il aurait toute sa place dans n'importe quel parti (républicain), parlement ou gouvernement.

Théâtre Episcène :  11H40, jusqu’au 29 juillet (Relâche mardi).

L'intégralité du billet c'est par ici : https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/souvenirs-et-solitude.htm

Cabosse ou la particularité

Il était une fois une petite fille née de guingois. Pousser selon des angles pas vraiment droits. On peut vivre avec. Mais cela pose problème, lorsque une mère vous rêve en danseuse.

Pour être belle il faut être symétrique !

Fanny Corbasson adapte son récit autobiographique, qu’elle interprète dans un tonus de tous les instants. Le recours aux cubes, à la marionnette, occasionne des jeux d’échelles qui permettent les aller-retours entre les âges et les postures.

Derrière le caquet espiègle, perce la détresse d’une enfant, pas vraiment à son aise dans les protocoles et corsets que lui imposent des choix médicaux hasardeux, eux-mêmes suscités par les aspirations maternelles contrariées.

Contrariétés, souffrances, chagrin, colère, s’enchaînent dans une humeur guillerette, révélatrice de la belle énergie qui anime Cabosse, au fil des traitements et Fanny, au cours de la représentation.

Cabosse ou la particularité est une fable d’apprentissage dont la vitalité se pare d’une joyeuse subtilité.

Jusqu’au 29 juillet,11H25, Théâtre de la porte Saint Michel (relâche le 10, le 17 et le 24).

L'intégralité du billet c'est par ici :  https://www.michel-flandrin.fr/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-off/la-princesse-un-peu-tordue.htm

 

Denise quitte son emploi, entre en retraite et se découvre une tumeur maligne. Un voile mortifère l'envahit juste au moment où s'ouvrait sa vie. Sans anticiper l'échéance, Denise s'autonomise et prend ses rêves pour la réalité.

Sabrina Chézeau suit cet itinéraire entre chien et loup. Dans le sillage de Philippe Caubère, l'auteure-interprète anime le petit monde de cette femme, qui passa une large partie de sa vie à fabriquer des biscottes et se mouler dans les règlements intérieurs et les routines égoïstes de son entourage.

Derrière L'Audace du papillon se cache chemin de liberté, à la fois réaliste et cocasse, qui raconte une histoire et laisse beaucoup à deviner. 

Artéphile Théâtre : 11H, jusqu'au 26 juillet.

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